C'est à la musique que je dois les fondements de ma formation de céramiste.
En effet, dix années d'étude du violon au Conservatoire m'ont permis de percevoir la nécessité de l'exigence que requiert la démarche de l’artiste.
A l’automne 2002, j’ai la chance, lors de l'exposition de Catherine Vanier, La terre, le geste et le pinceau, de rencontrer la céramique. `
Je décide dès lors de mon avenir : je comprends qu’elle sera désormais l’empreinte de ma matière intérieure.
Mon travail avec la porcelaine est centré sur l'idée de contenant et de ce que ce dernier permet d'exprimer dans son rapport à l’espace.
La porcelaine, terre de haute température, dure mais en même temps terre d’empreinte, est très proche de la pierre, de sa rudesse.
La couleur poétise l’objet, et l’émail posé par touche sensible nous donne à voir la sensualité de cette matière.
Je suis attachée à l'objet, porteur de mémoire.
Mon travail a trait à la trace, l’empreinte ; mes paysages intérieurs aiment se découvrir sur la terre qui les révèle.
Je cherche donc à faire parler mes porcelaines, inscrivant une histoire à travers mon décor. De ce magma interne, informel, surgit un objet affirmant ce désir de transmettre et de parler.
Je veux transcrire par cet objet créé, mon paysage intérieur et inviter celui-ci à habiter ailleurs, inventant son propre univers.
Je veux que ce trou creusé, défini par son enveloppe, renferme ce vide plein de mon intention.
La force du céramiste réside exactement à la croisée des chemins entre l’obligation de tenir compte de l’histoire ancestrale de ce matériau et le pouvoir de l’artiste de le renouveler en étant le reflet du monde dans lequel il vit.